Du Caire au Cap

Une découverte des civilisations méditéranéennes et éthiopiennes et de la nature africaine
Le récit et autres petites choses trouvées au fond des poches



As-tu les photocopies des plans des villes ? J’ai mis où mon carnet de vaccination ? T’as pensé aux spirales anti-moustiques ? Faut pas oublier de mettre notre plante verte en pension ! La pharmacie est-elle en ordre ? As-tu fait retenir notre courrier à la poste ? Qu’a-t-on bien pu oublier ??

Voilà, on retourne en Afrique. Etonnant, non ? quoi que... C’est ça d’avoir un pote qu’y habite. On essaie d’aller encore un peu plus loin. Du Caire au Cap, rien que ça !! Tout devrait bien se passer même si l’on a ce sentiment qu’une bricole va arriver. On verra. Toutes nos affaires sont en ordre. On vient d’aller chercher notre passeport avec le dernier visa, celui du Soudan. On a de l’apéro, ça devrait aller !!

Mais qu’est-ce qu’on a mal dormi !! J’espère que ça n’annonce pas le voyage sur la même lancée. On était, dans le train de nuit Zürich-Vienne, sur les couchettes du haut, et la lumière est restée allumée toute la nuit. Mais quelle horreur ! Promenade dans le “vieux” centre de Vienne, beaucoup de touristes. On tombe sur le magasin très luxueux de Meinl, et on se remplit le peu de place qui restait dans nos sacs de souvenirs... On prend les petits bus électriques qui circulent dans le centre, ainsi que les trams. Dégustation de Sturm. Visite de plusieurs églises.

Notre train est à 13h52 pour Budapest. On est sur le quai au 50, essoufflés. Lui n’est pas là !! Il n’arrive qu’une heure plus tard, et part 2 heures après !! On discute avec un Hongrois sympa dans le train. On n'est pas content car ça nous fait manquer, à Budapest, le train de nuit pour Bucarest. Mais il y a à quai un autre train de nuit qui va direct jusqu’à Istanbul on ne sait pas par quelle route !! Miracle, il reste des places, qu’on prend aussitôt (en réalité, sans compter le gars qui s’occupe des couchettes, nous sommes les seuls clients !!) Direction Istanbul, non-stop, dans le Transbalkan. Et la lumière s’éteint !!

Les douaniers n’ont vraiment pas été des salauds. Ils ont, tout gentiment, demandé nos passeports, puis ont éteint la lumière et sont partis. Donc on a passé une bonne nuit. On est toujours seul dans la voiture. Nous avons une pause de 11h00 à 15h00 à Videle, pour se crocher sur le train venant de Bucarest qu’on aurait dû prendre. Il n’y a pas grand chose dans cette gare, mis à part les traditionnels chiens errants. Puis on repart. Passage de la douane vers les 18h00. À côté des voies, il y a une monstrueuse infrastructure pour les camions et autos dont plus qu’un quart, et encore, fonctionne. On passe sur un pont qui ne devrait plus tenir encore très longtemps !! Rebelote en Bulgarie. Les installations douanières sont désaffectées. Nous sommes en “rail” pour le sud. À la douane, côté turque, il faut descendre du train. Il est 2h45 du matin, et c’est notre premier tampon. Puis on remonte dans notre voiture pour nous tout seul, et on dort très bien jusqu’à l’entrée dans l’agglomération d’Istanbul. Là on fait le tour de la ville en s’arrêtant dans toutes les pissotières. Arrivée à Istanbul une bonne demi-heure après. On retourne à l'hôtel Samil puis direction le port, acheter deux jetons pour le ferry, sauter littéralement dedans, boire un "petit thé sucré-sucré dans un verre en forme de hanche” (“Peindre, écrire, chemin faisant” de Thierry Vernet), descendre à Haydarpasa et acheter deux billets pour le train de dimanche pour Damas en Syrie. On souffle car il reste des places. Visiblement, aujourd’hui est un jour férié, une fête importante turque. Tout est fermé. On rentre à Eminönü. Puis on va à Vefa boire un boza, puis un thé chez notre pote, gérant d’un petit boui-boui qui ne paie pas de mine, et un salep à la mosquée bleue. On est chez nous ! On a nos points de repères, c’est agréable !!

Il pleut !! Et en plus on voulait visiter deux musées et ils sont fermés !! À cause du ramadan ? Il devrait finir aujourd’hui. À cause d’une autre fête ? On n’en sait rien, mais tout est fermé, même (et encore) le grand bazaar !! C’est quand même impressionnant de voir une ville d’habitude si vivante, aussi morte !! Passer à travers le souk où toutes les grilles sont en bas et où il n’y a pas un chat alors que d’habitude on met des heures est hallucinant. Bref, on prend le bateau et nous nous rendons en Asie, faire nos courses à la Migros. Un thé, et retour. Il pleut. On s’arrête au buffet de la gare d’Istanbul, au restaurant de l’Orient-Express, boire un raki qui nous coûte vraiment cher !! Ces journées où tout est fermé et où il pleut sont vraiment longues et épuisantes !!

Départ à 8h55 de la gare d’Haydarpasa, la gare asiatique d’Istanbul. Nous sommes dans une voiture syrienne, seul dans le compartiment mais l’unique voiture à faire le trajet est pleine. On longe la mer. La ville s’étend encore pendant une bonne heure, puis les lieux de villégiature, puis des énormes montagnes avec des gorges profondes et nous en bas. Bien qu’il pleuve, c’est joli. La terre devient plus rouge, avec de l’ocre. Les pierres sont sculptées par le vent. Il y a des troupeaux d’oies. Et de poules. Et des moutons et des vaches aussi. Vers 17h30, on s’arrête au milieu de nulle part et le train attend une bonne heure. Puis on repart. Le temps est long, bien qu’on ait suffisamment à boire et à manger, ainsi que de quoi lire. On se repose, on passe le temps. Une blatte vient de rentrer dans l’armoire. Mais quelle misère... On aurait dû arriver à Damas ce soir à 20h00, et voilà qu’on a pris tellement de retard qu’on redort une deuxième nuit dans le train !! Bon on a relativement bien dormi. Même que ça fait balançoire. On se demande comment le train tient encore aux rails !! Mais ça c’est la Syrie, bienvenue !! On est arrivé à la douane à 15h. On en est reparti à 18h ! On n'a pas compris pourquoi c’était si long. Arrivée à Alep à 22h00, puis croché sur le prochain train pour Damas, départ à minuit. Auparavant, on a fait le train marchandise. Les champs de cotons et de piments laissent la place aux oliveraies. On est un peu fâché de tout ce retard, et puis en réfléchissant, on espère qu’il en prendra d’avantage pour arriver plus tard à Damas. En effet, Alep - Damas ne durerait que 5 heures... Et on arrive à 7h00, donc tout va bien. Sauf que la gare est à 5 km, qu’on n'a pas d’argent syrien et qu’il n’y a pas de bureau de change. Des Damascènes du train (d’origine danoise) nous donnent de quoi prendre un taxi. Ouf ! Ensuite on trouve une chambre dans un hôtel, qu’on partage avec une Lithuanienne rencontrée aussi dans le train. À deux pas de la vieille ville classée patrimoine mondial par l’UNESCO.

Après avoir changé de l’argent, on cherche un moyen de transport pour aller à Amman, car il n’y a plus de train. On va à la gare routière distante de 5 km acheter nos billets pour jeudi (dans deux jours). Et on rentre s’attaquer à cette ville. Magnifique. On visite la mosquée des Omeyyades construite sur une ancienne église. Puis on flâne dans le quartier chrétien où l’on rencontre un gars qui nous invite chez lui, nous parle en français, collectionne les timbres et est fan du grand Charles !! On peut le rencontrer tous les soirs à 17h00 sur le banc à l’entrée de la chapelle Sainte Ananie. C’est une jolie ville, avec ses faubourgs qui lèchent les montagnes alentours. Les gens, en moyenne, sont très bien habillés. Avec des habits en coupe, et des chaussures de ville, pas de basket. Les gamins portent des chemises. Les femmes ne portent pas forcément le voile, bien que quelques-unes utilisent la bourka. La vieille ville est très jolie, avec des ruelles étroites. Les premiers étages des immeubles s’imbriquent parfois entre eux au-dessus de ces rues. On visite un énorme caravansérail à l’intérieur du souk. On passe devant des hammams masculins où on les aperçoit en serviette dans le fond. On visite le palais Azem qui est plutôt calme. Hier en effet, dans la mosquée, les gamins couraient dans tous les sens et il y avait beaucoup de bruit. La mosquée abrite également le tombeau de Jean-Baptiste. On a également visité quelques anciennes demeures damascènes. Derrière ces vieux murs, de magnifiques cours avec fontaine et beaucoup de verdure. Très reposant ! Et bien sûr, on a revisité le quartier chrétien où Saül est devenu St-Paul. C’est incroyable d’avoir l’histoire biblique a portée de main. Il y a beaucoup d’églises de toutes confessions, et nous rendons visite à notre ami Maurice qui nous fait découvrir la Damas chrétienne ainsi qu’une fabrique de mosaïque. Très sympa, vraiment.

Bien qu’on soit parti aux aurores, les habitants sont dŽjˆ dans la rue en train de boire le thé. Ils ont une longue robe blanche immaculée avec leur keffieh rouge et blanc (palestiniens) et leur rond noir pour le tenir. On prend un taxi jusqu’à la gare routière, puis un bus pour Amman. 90 km jusqu’à la frontière, on y passe une heure et demie et 90 km encore jusqu’à la capitale de la Jordanie. 5 heures en tout. Amman est une ville moche, surtout comparée à Damas. C’est une énorme agglomération poussiéreuse bâtie sur des collines. L’une d’elles a un ancien palais Omeyyade complètement détruit par un tremblement de terre en 749. Il y a, à côté, 3 colonnes d’un temple romain et aussi des fondations d’une basilique byzantine. En bas de la colline, un amphithéâtre de 6’000 places du IIème siècle. C’est à peu près tout ! Il n’y a pas vraiment de centre. Pas de souk à proprement parler. Et les gens sont bouffés par les touristes et le tourisme en générale. On rentre dans notre hôtel minable.

On part, tôt, pour la légendaire Pétra, ville plus que millénaire, bâtie par les Nabatéens, prise par les romains et oubliée durant le Moyen Âge. Redécouverte en 1812, elle connaît un essor fulgurant de telle sorte que les derniers habitants sont priés d’aller ailleurs en 1986. C’était une ville qui compta jusqu’à 25’000 habitants ! Construit et taillé entièrement dans la roche ! On se réjouit !! Le bus est plein de touristes. On part à 6h30. Après les faubourgs d’Amman, on arrive rapidement dans un désert de cailloux. Vers 9h00, il fait déjà une chaleur hallucinante. Puis on bifurque vers les montagnes et des touffes d’herbes jaunes apparaissent, même des forêts de pins. On arrive à l’entrée du site à 10h30. Bon, nous on remonte à Wadi Musa pour chercher un hébergement, distant d’un ou deux kils de grosse montée. Le paysage est saisissant. On mange de l’houmous, genre purée de fèves avec de l’ail et de l’huile d’olive avec des fallafels et des galettes de pain. Et on part pour une visite découverte. C’est réellement impressionnant. Magistral. On y retourne le lendemain. Cool ! C’est de toute beauté. On se lève tôt pour être sur le site avant les vagues de cars remplis de touristes. Peine perdue ! On évite, un peu, la chaleur. Pétra c’est une caisse puis un chemin où on peut monter un cheval jusqu’au Siq. Là on peut être dans une carriole tirée par un cheval. Le Siq c’est une faille dans la montagne due à des mouvements tectoniques, pas très large mais assez profonde. Au bout d’un kilomètre, le Siq débouche sur une place où l’Al-Khazneh (c’est un tombeau) est sculpté dans la paroi d’en face. Beau. Plus loin on passe devant les tombes royales où il y a un escalier caché qui nous mène au-dessus de l’Al-Khazneh, sur la montagne d’en face. Vertigineux. Le palais est en ruine dans la plaine. Il ne reste presque plus rien de visible. Si on veut, on peut monter sur des dromadaires. Après le musée nabatéen, place aux ânes, on arpente la montagne jusqu’au monastère d’où l’on voit, paraît-il, jusqu’en Israël. Il fait une chaleur hallucinante. Plus haut, dans la ville basse, il y a les restes d’une église byzantine avec des jolis restes de mosaïques. On descend dans un Wadi (oued : rivière asséchée) chercher du sable de la cité rose-rouge. On passe devant la rue des façades, avec l’amphithéâtre, où l’on s’arrête boire un thé. C’est très beau. Crevé, et tout transpirant, on rentre.

On se lève avant le soleil pour prendre le minibus d’Aqaba. Les coqs nous hurlent aux oreilles. Il est 6h45. Le soleil se lève sur le magnifique paysage torturé de Pétra. Deux heures plus tard nous sommes à Aqaba. Le ferry coûte très cher, part une heure en retard, met une heure de plus et l’on doit attendre avant de descendre. Il est 15h45. Heureusement qu’il y a des compagnies de bus qui attendent le bateau avant de partir. Il reste des places pour Le Caire. Nous partons à 17h30 à travers le Sinaï ; superbes montagnes accidentées. La route passe dans un oued, pas toujours très large. La nuit tombe à 19h00. Arrivée au Caire à minuit, négociation du prix du taxi jusqu’au centre, recherche d’un hôtel. 1h00 on dort. Pfff ! Longue journée !

Grasse matinée ! La première depuis longtemps ! Et puis déjeuner égyptien. Ça fait du bien parce qu’hier on n'a pas vraiment eu le temps de manger, de faire des courses et qu’on n'avait plus assez de dinars jordaniens. Miam ! Ensuite à nous Le Caire. Bon, il fait tellement chaud (32°c) qu’on fait trois petits tours et qu’on rentre dans notre chambre où il fait juste 4 degrés en moins. C’est hallucinant. Je n'imagine pas en plein été !! On va tout de même à la gare voire pour nos billets de train, mais c’est très spécial. Pour Louxor il n’y a qu’un train- couchette pour les étrangers, payable uniquement en dollars américains. Sur nous on a évidemment que des livres égyptiennes. On boit un jus de fruit fraîchement pressé. On se ballade dans le centre-ville. Nous découvrons que nos montres ne sont plus à l’heure, c’est l’hiver !! Avec cette chaleur, on rentre !! On apprend les votations catastrophiques en Suisse. Demain est un autre jour !!

On s’était levé tôt pour profiter de la “fraîcheur” matinale, mais l’hôtel ne sert les petits déj qu’à partir de 9h00. On va chercher un minibus pour le plateau de Gizeh. On coule déjà. Elles sont là, en bordure de l’agglomération, dans un reste de désert mêlé à quelques tonnes de détritus. Il y a la grande pyramide de Kheops avec à côté trois petits tas pour les reines et ses sœurs. Ensuite la pyramide de Khephren où il reste encore un peu de calcaire sur le sommet. C’est celle-ci qu’on visite. Petit couloir d’1m2, long de 20 mètres qui conduit dans une petite antichambre et re-petit couloir qui débouche dans le tombeau spartiate (où il n’y a rien !!). Enfin, la troisième, celle de Mykérinos, est fermée au public. Elles ont été élevées il y a plus de 4’500 ans et mesurent en moyenne 140 mètres de haut. C’est quand même impressionnant, malgré le site dégueulasse et l’environnement surprenant. En-dessous, le sphinx retapé reste impassible. En rentrant, on passe au Caire “islamique” : ruelles étroites, marchands de tout et de rien, thé plus cher parce que plus de touristes, cars stationnés, jolies mosquées, souvenirs divers avec accolade du vendeur : Hello ! How are you ? Where do you come from ? What’s your name ? Nice to meet you ! Welcome ! Pas toujours avec toutes ces options !! La ville est énorme. Notre hôtel est situé en plein centre-ville. Outre une redoutable circulation, il y a beaucoup d’animation. Toute la nuit. Ce qui fait qu’on ne dort pas vraiment bien ! On se dirige vers le quartier Copte. On visite le musée copte qui est très cher mais bien organisé. Autour il y a des pierres avec des voûtes en bois et pleins d’icônes dans le fond. C’est malheureusement un peu “Ballenberg” et il y a des flics partout. Ensuite on flâne dans des vieilles rues direction la mosquée Ibn Touloun, où je m’en fais éjecter (bien que voilée !!). C’était quand même joli. Mais c’est difficile d’être avec ces gens qui nous observent tout le temps. On a bu pas mal de différents jus de fruits, notamment à l’orange, et d’autres au nom imprononçable et au goût bizarre.

On dort relativement mal à cause des bruits habituels d’une ville de 20 millions d’habitants tout le temps réveillés. On part visiter le musée du chemin de fer national, plusieurs fois médaillés par Bruxelles et Paris respectivement en 1935 et 1937 ! Inchangé depuis et non-entretenu ! Dommage mais sympathique. Puis direction les foules au musée Egyptien. Il y beaucoup de monde et beaucoup de pièces exposées. Il manque cependant un petit parcours didactique qui explique un peu. On passe à travers. Les Egyptiens ont une réputation incroyable par rapport à ce qui est exposé là ! Bref, après une petite sieste méritée, au frais, on va à la gare de Gizeh d’où part notre train de nuit, le seul ouvert aux étrangers. Le quai est bondé et, après le passage de deux trains, la proportion de locaux a nettement baissé et il ne reste pratiquement que des blancs, des asiatiques et des indiens. Notre train arrive. En montant dedans, un froid glacial nous envahi. Il fait 18°c à l’intérieur !! On remonte le Nil...

On arrive à Louxor à 6 heures. Après avoir trouvé un chouette hôtel pas trop loin et s’être reposé un quart de seconde, on va profiter de sortir quand il n’y a pas trop de monde et qu’il ne fait pas trop chaud. Peine perdue, bien sur !! On arrive au temple de Louxor, il y a déjà trois cars de touristes, il est 7 heures et il fait 30°. Il y a le jumeau de l’obélisque qui est à Paris, ainsi que l’allée des sphinx. Le temple est en ruine avec des parties rajoutées par les différents pharaons qui se sont succédé, un fort par les romains et une mosquée par les Arabes. Il y a des hiéroglyphes sur tous les murs, gravés ou en négatif, c’est excellent. Ensuite on va au temple de Karnak, une cinquantaine de cars, 34°c, il est 10 heures. Le temple est beaucoup plus grand mais plus démoli. Et il y a une petite allée de sphinx à tête de bélier. Etouffant sous la chaleur, on rentre faire une sieste, il fait 32°c dans la chambre !! Lorsque le soleil s’est calmé, on ressort faire un tour dans la bazar pour touristes et le souk égyptien. On a, du coup, pleins d’amis.

On se lève tôt pour profiter de la fraîcheur du matin... Pouf ! Pouf ! Pouf ! Je ne sais pas pourquoi, mais on y croit encore. On prend le ferry et nous nous rendons sur la rive occidentale du Nil, après 3 kilomètres la verdure et les palmiers font place au désert et aux cailloux. Ça chauffe. Nous marchons jusqu’au temple d’Hatshepsout puis jusqu’à la vallée des Reines en passant par des paysages lunaires. Un gars nous accompagne un peu, puis nous offre le thé. Les tombeaux de la Vallée des Reines sont petits mais gardent de beaux hiéroglyphes peints contre les parois. Très intéressant. En rentrant, on s’arrête aux ruines du temple Merenptah (et de son musée) restauré par des Suisses. Après une sieste bien méritée, on ressort faire un dernier tour en ville. Avec toujours ce problème des villes touristiques où l’on est un portefeuille-sur-pattes qui veut faire plein de tours en calèche, ou a dos de “dunky” (âne) et autre “camel” (dromadaire), et acheter tous les souvenirs de tous les magasins. À dix fois le prix bien sûr !!

Debout ce matin à 4 heures. On reprend l’Abela (le train pour les touristes) pour Assouan. Arrivée à 8h30. But de la journée : obtenir des billets de bateau pour Wadi Halfa, au Soudan. On va tout de suite à la compagnie. Le secrétaire nous dit que tout est complet. Le manager nous dit d’attendre 10 min, qu’il est tout de suite à nous. À 11 heures, il nous reçoit et nous vend les billets. Ouf !! On a le reste de la journée pour souffler. On prend le ferry pour l’île Eléphantine. On voulait aller au jardin botanique sur une autre île, mais tous les prix sont doublés pour les touristes (voir multiplié par dix lorsqu’il s’agit de musée ou d’attraction touristique) alors on se contente de ça. Juste parce que c’est énervant. C’est quand même joli, avec des villages faits de briques en terre crue. Ici on est en Nubie. Région “englobée” sous le lac Nasser (dû au barrage) mais qui en réalité est à cheval sur le Soudan et l’Egypte. On va dans un autre parc où l’on rencontre Ismaël, un gars qui n’a rien à vendre, juste beaucoup de choses à donner et à partager. On boit le thé chez lui, il nous fait des exercices de yoga. Détente avant de quitter ce pays si antipathique.

Le gars des réservations du bateau nous avait dit qu’il partait environ vers midi. Qu’il fallait environ deux heures pour toutes les formalités douanières et nous conseillait de prendre le train qui part à peu près à huit heures de la gare d’Assouan. Ce qu’on fait. Une sorte de vieille rame de métro, aux bancs longitudinaux, pour parcourir les 20 km qui nous sépare du barrage, et donc du lac Nasser. Il y a déjà beaucoup de monde et beaucoup de marchandises. Malgré tout, à 10h30, nous sommes enfin sur ce rafiot. Des gens continuent de charger des marchandises sur un bateau entre le nôtre et le quai. À 13 heures, on mange un repas, qui est compris dans le billet. Ils chargent toujours. À 15 heures, on boit un thé. Ils chargent encore. À 17 heures on regarde le coucher du soleil sur les derniers ballots qui se chargent. Et enfin, nous partons à la demie, mais sans le bateau qu’ils chargeaient !! On n'a rien compris. Mais on est parti. C’est ce qui compte. À l’écart de toutes les lumières de la ville, on sort sur le pont pour admirer la Voie Lactée !

Les premiers rayons du soleil ont pénétré dans la cabine, il était juste 6 heures. Et à partir de 8 heures, c’est déjà la fournaise ! Le lac Nasser est la plus grande retenue artificielle d’eau au monde. Il retient les eaux du Nil et évite ainsi des crues désastreuses. Par contre, elles n’apportent du coup plus le limon nécessaire à la fertilité des champs et fait stagner les eaux dans les canalisations des cultures, ce qui induit de la bilharziose. En créant le lac, beaucoup de sites archéologiques ont été noyés, et quelques-uns uns ont été, pierre par pierre, déplacés ! Le lac s’étend sur 510 km et est large de 5 à 35 km. Le barrage produit de l’électricité pour toute l’Egypte. Voilà. Vers 9 heures on s’arrête. On pense que c’est la “frontière” parce qu’il y a une ligne de tonneau dans l’eau. On repart deux heures plus tard, et on arrive à midi trente, dans un désert où souffle un grand vent. On prend un pick-up jusqu’à la ville. On descend dans le seul hôtel et on espère qu’on pourra repartir demain avec le train par hasard aperçu à la gare (d’après nos horaires, il circule une fois toutes les deux semaines, et pas à cette date !) Crasseux, on se couche !!

Ayant appris que le train part à 9 heures, et devant encore acheter les billets, on se lève à l’aurore. Les guichets ouvrent un peu avant 8 heures et il y a déjà foule. On se divise car nous devons nous enregistrer (dans les trois premiers jours, et le train met deux nuits jusqu’à Khartoum !) Pendant qu’il retourne au bled, j’achète les billets. Un gars me fait passer devant tout le monde ! Comme il n’y a pas de couchette, je prends des billets seulement jusqu’à Atbara et j’apprends qu’en réalité le train part à 21 heures. Ouf, moins de stress ! Quand il revient, il me raconte qu’il a vu au moins 5 personnes qui contrôlaient divers papiers et faisaient un tampon et le chef qui approuvait. On retourne en ville attendre, boire des thés, se reposer. Il fait terriblement chaud ! Lorsque le soleil est bas, on retourne à la gare attendre (distante d’un kilomètre, avec, encore une fois, tous nos kilos sur le dos !). Ils ouvrent le train à 20h00 et c’est déjà le souk. Il y a énormément de bagages et les gens prennent place dans le couloir. C’est des compartiments à 8, avec des sièges aussi droit qu’un “L”. On se trouve avec des “tout bonnards” qui nous nourrissent avec du local. On traverse le désert nubien, sur la côte orientale du Nil.

Inutile de préciser qu’on ne dort pas beaucoup et que les moments d’assoupissements sont inconfortables. Les 5 Egyptiens qui sont avec nous sont vraiment cool. On apprend qu’il est plus facile de prendre un bus depuis Abu Ahmed que depuis Abtara. Le soleil se lève sur le désert, c’est vraiment magnifique. Il n’y a rien, que du sable. Hallucinant ! Le soleil commence à chauffer. Vers 10h00, il commence à souffler : on bouffe du sable. À Abu, on descend du train un pull autour de la tête tellement le sable nous gifle ! On trouve facilement un bus pour Khartoum. Vieille épave où l’on regarde, durant environ 10 heures, du catch à la télé ! Là il fait carrément trop chaud. Le sable fait place tranquillement aux cailloux, et l’herbe grasse apparaît. Brun foncé-noir sur brun clair avec des taches de vert écarlate. Magnifique. Après une dizaine de contrôles de police en tous genres, on arrive, épuisés, à Khartoum.

On veut prendre un bus pour Gedaref, mais ils partent tous les à-peu-près et la gare routière est assez loin du centre. En plus on est assez pressé de sortir du pays à cause de son état politique et de la fin de validité de nos visas. Bien que les gens soient sympathiques. Le bus part à 7 heures. Etant donné qu’on arrive super-tôt à Gedaref, on va tenter de passer la douane et aller jusqu’à Gonder, en Ethiopie. Mais bon, on est en Afrique aussi ! Le temps que le bus se remplisse, qu’on parte, qu’on fasse le plein, que tout le monde s’enregistre, qu’on perce le réservoir d’essence, qu’on revienne en arrière, qu’on change de bus (avec toutes les marchandises...), qu’on reparte, qu’on crève un pneu, ça prend vite du temps !! Le désert a fait place à la savane. Il y a des troupeaux de vaches, moutons et chèvres ainsi que des dromadaires en stabulation libre. Il y a des champs cultivés. Des villages de huttes. Toujours autant de contrôles routiers. Arrivée à la tombée de la nuit à la frontière. On passe la douane à pieds. On arrive en Ethiopie, boueux (il a plu ici !!), par un village avec beaucoup de bars, de filles et de moustiques...

Il fait très moite et il y a énormément de moustiques. Et quelques grenouilles. Levé, comme d’hab avant l’aurore. L’unique bus pour Gonder part dès qu’il est plein ! On traverse Metema, village-frontière assez fou. Le bus est plein à péter. On est 5 de front. Et la route n’est pas goudronnée ! C’est des secousses durant 6 heures avec une pause dans un bled où tous les gens convergeaient (à pieds depuis très loin, avec leurs marchandises et/ou leur troupeau). Le paysage est grandiose. Le sable et la surface plane du désert ont fait place à de la verdure, des arbres et des montagnes. Avec une rivière au fond. Les gens sont en moyenne souriants. Bonne musique forte dans ce vieux bus. À Gonder, on se chope une monstrueuse averse ; elle n’a pas duré longtemps, mais un fleuve s’est créé dans la cour légèrement pentue de notre auberge. Pour les billets d’Addis Abeba, il faut voir demain. On visite les ruines du château, classé UNESCO, bâti par les anciens souverains éthiopiens. Beau.

Réveil à 4 heures pour espérer trouver des places dans le bus pour Addis Abeba. Comme on nous a donné quatre heures probables de départ et qu’on ne sait pas s’il y a de la place, on ne prend pas de risques... et on trouve des places ! Vraisemblablement, le trajet durera 48 heures et on fera une pause pour la nuit. Départ vers les 6h30. Des paysages incroyables formés de plateaux à étages, et des vues du pied du Jura. Beaucoup de cultures, et de troupeaux. Et partout du monde qui marche au bord de la route, avec une veste ou une écharpe et, pour les plus frileux, un bonnet. Une charge dans le dos comme du bois ou des beuses séchées, ou un bébé. Et sur la tête, des fruits, de l’herbe, du charbon. Une canne à la main, ou un marmot. Le tout en conduisant dix ânes, vingt moutons ou zébus. On a vu aussi, par deux fois, des singes !! On passe les gorges du Nil, profondes d’1 km ! La route, à présent, est bonne et goudronnée, sauf sur ces gorges où c’est en travaux. On se pose dans un crouille d’hôtel, à 90 km d’Addis. On vient de parcourir 680 km, en 15 heures ! Soit 45 km à l’heure !!

Réveil tôt, départ tôt. Arrivée à Addis Abeba à 8h00. C’est une ville de 5-6 millions d’habitants, avec un mercato et une piazza, héritage d’une courte période coloniale italienne, et une gare sans train pour Djibouti. Les Ethiopiens sont un peuple à part ; ils ont leur écriture (amharique), leur calendrier (julien : on est en février 2000, alors que pour nous c’est novembre 2007) et leur heure (12 heures du jour et de la nuit, la 1ère heure du jour c’est 6 heures pour nous). De plus cette ville est une référence pour les Africains, car outre le fait que l’Ethiopie a une culture non européenne, c’est la capitale de “l’Union Africaine”. On rejoint notre pote Etienne. Dépoussiérage complet ; tous nos habits passent à la machine, et on gazéifie nos sacs contre les puces. Puis dîner, enfin des crudités !! On se retape un peu en ne faisant rien, en se reposant, en projetant cette prochaine semaine de vacances. La ville a l’air plus sympa qu’Accra ou que Dakar que nous avions visitées lors d'un précédent voyage. On apprend qu’elle se situe à 2’300 mètres d’altitude !! C’est incroyable !! On est accueilli dans une maison des années 30 avec, bien sûr, du personnel de maison. Le soir nous mangeons une (bonne) fondue avec du fromage fourni par l’ambassade de France et, pour le Gruyère, du supermarché local !!

Départ tôt ce matin pour aller à l’est du pays, à Dire Dawa. Etienne y va pour affaire, et on l’accompagne histoire de visiter un peu. La ville principale de la région était Harare, trop loin dans les montagnes, alors lors de la construction de la ligne du chemin de fer Addis Abeba-Djibouti, ils ont créé une ville, Dire Dawa, distante d’une cinquantaine de kilomètres d’Harare. Maintenant, c’est la deuxième ville du pays. Dire Dawa est à environ 500 km d’Addis, que nous effectuons en 8 heures. On passe le Grand Rift, faille tectonique qui irait de la mer Rouge jusqu’au sud du Kenya. C’est assez impressionnant car on descend rapidement d’environ 1’000 mètres quand même. Au fond, sur une distance de plusieurs kils, il y a des cailloux de lave et des cratères. C’est très noir avec des arbustes vert flash, c’est beau. Puis on remonte. Après un passage de savane où l’on croise, outre les habituels dromadaires, chèvres, moutons, zébus et ânes, des singes. Il y a des nomades, dont cette peuplade qui se promène avec une kalachnikov sur l’épaule !! Pas méchant, juste impressionnant. On a fini la route en faisant la crête de toute une série de montagnes. C’est cultivé et il y a beaucoup d’habitations, de monde et de bétail. Dire Dawa est une ville agréable ; maisons italiennes collées les unes aux autres, peintes différemment et avec des couleurs vives. Il n’y a pas de voitures, mais beaucoup de tricycles qui font le taxi. C’est sympa. On s’arrête à la gare où un gars nous propose de visiter le dépôt et toute l’infrastructure. Il parle français et c’est intéressant. L’UE donne pas mal d’argent pour reconstruire un peu tout ce matériel complètement pourri ! Il paraît qu’il y a un nouveau train voyageur qui fait la ligne complète. Bon, on est en Afrique, tout bouge très vite... Bref, ce matin on va à Harare, haut lieu musulman et ville où Rimbaud a pris ses derniers quartiers. Le centre, entouré par une muraille, est patrimoine de l’UNESCO. C’est vrai qu’il y a plein de petites ruelles sympas, mais bon, voilà quoi ! En plus tout le monde veut faire le guide, ennuyant ! On visite un petit musée, et on rentre par la jolie, mais très longue, route.

La dame de maison nous a préparés ce qu’ils appellent “la cérémonie du café”. D’abord la torréfaction des graines de café qui sont vertes (on se lève avec une bonne odeur), puis le pillage, ensuite l’infusion et le remplissage des tasses. Le tout avec de l’encens qui brûle. Très bon café. L’Ethiopie est en effet le berceau de l’Arabica. Ils en produisent énormément et c’est un des meilleurs. On va ensuite dans une boucherie. Petite cahute avec un comptoir et quelques morceaux de bidoches dessus ainsi qu’une balance. Au fond, 2 mètres derrière, une barre métallique avec des crochets et quelques carcasses qui pendent. Il ne reste presque que des jambes ! Par terre tout un tas de morceaux en train d’être débité ! La pièce est bondée : le meilleur chameau d’Addis il paraît !! Ensuite on va se promener en ville. C’est assez grand avec une énorme avenue qui va de la gare jusqu’à l’ancien centre italien. C’est agréable, bien qu’il y ait beaucoup de mendiants et de handicapés physiques qui tendent une main souvent estropiée. Visite du marché. On se promène avec des t- shirts jaunes, histoire de ne pas se faire harceler car on travaille... Il y a le coin des épices, celui où ils fabriquent de la pâte de racine de banane, celui des ventes de poules, celui des échalotes, celui des patates douces, ... C’est sympa et il y a beaucoup d’odeurs. Après on va manger des "tips" derrière une autre boucherie. C’est de la viande, choisie à l’entrée, qu’on peut manger crue ou cuite, coupée en lamelles dans une crêpe faite de graines de tef fermentées, avec des oignons et de la sauce forte ! On prend la viande cuite bien sûr !! On passe derrière les carcasses qui pendent, choisissons notre viande et on va s’asseoir dans un petit bar à l’arrière. Quelques cafards courent le long des murs !! Puis on va boire un café. Les Ethiopiens le touillent parfois avec une herbe qui le rend très amer, bien qu’ils s’en foutent vu la quantité de sucre qu’ils mettent dedans !! L’après- midi on a voulu aller au musée ethnographique, mais il était fermé. On était en vieille coccinelle jaune, tout le monde nous regardait passer !! Après l’essai d’aller voir un autre musée, également fermé, on se rabat au Garden Bräu. Production locale !! Et, sur la lancée, on achète du vin local (raisin sec, eau, sucre et alcool) qui rayerait même le lavabo !! Le soir on va manger typiquement éthiopien dans un bon restaurant. Ils servent une sorte de grande crêpe fermentée avec du bordel dessus qu’on mange avec les mains. Et des galettes de racines de bananiers. Très bon bien que fort. Et de la musique traditionnelle avec des danses. Ils bougent les épaules incroyablement vite, c’est complètement dingue. Mais ça en balance.

Ce matin on monte sur Entoto. C’est une montagne au nord d’Addis à 3’000 mètres d’altitude. Normalement, il y a un parc naturel et des ruines d’églises, mais on ne trouve rien du tout. On s’assied juste dans l’herbe, paysage du Jura avec des eucalyptus partout et, tout à coup, trois ânes emmenés par une famille qui passe par-là !! C’est vraiment beau, sympa, mais on est quand même essoufflé !! En début d’après-midi, on redescend et on va visiter le musée d’ethnographie. Musée intéressant, situé dans l’ancien palais, mais relativement désordonné et, au final, sans grand intérêt après les boutiques d’antiquités visitées la veille. Ensuite on s’arrête à “Top View”, restaurant panoramique où l’on voit Addis une dernière fois, car on part pour Nairobi demain. On rentre se préparer un super barbecue avec veau, zébu et chameau. Bon. On finit la soirée, un verre de cognac à la main, dans les éternelles discussions, avec du bon jazz.

Levé, fait les sacs, déjeuné, et puis nous y voilà. On va à l’aéroport. Après tous les contrôles (il faut même enlever les chaussures) notre seul regret du voyage, l’avion, part avec une heure de retard. On n'est pas très rassuré car il y a de grosses turbulences. On quitte les étendues de champs verts, jaunes, bruns, claires et foncés. On passe la barrière des nuages et tout s’arrête. La descente est pire. Très grosses turbulences. On découvre un sol très brun avec quasi pas de végétation. Deux heures de vol plus tard et on est dans l’hémisphère sud !! À Nairobi, on trouve un hôtel pas cher qui nous organise un safari de quatre jours et qui va nous chercher les billets de train pour Mombasa. À l’aise, quoiqu’on verra plus tard pour la qualité !! La ville est très bruyante et il y a beaucoup de monde (les prochaines élections ?!). On va s’acheter des cacahouètes, une bière et on prend du temps pour déstresser.

On n'a pas très bien dormi, mais bon. Ce matin on part pour le safari. Départ prévu à 8h30, mais le temps qu’ils trouvent la voiture, fassent le plein, regonflent les pneus, nettoient les vitres, cherchent les courses, on part à 10h00 !! Peut-être qu’on est trop Suisse, peut-être qu’ils pourraient s’appliquer. On n'est pas très content parce que l’hôtelier nous dit tout le temps “tips is not included” alors qu’on paie quand même un bon prix. Enfin. Premier arrêt sur la descente de la vallée du Rift. Magasin de souvenirs. On voit des colobes. Route mal goudronnée avec des travaux partout, et donc des déviations dans la brousse. Parfois il n’y a que de la piste. Arrêt à Narok pour dîner. Achat de charbon à une femme allaitant son 7e gamin. Le père, une bouteille de vin à la main, vient encaisser en titubant ! On passe des villages Masaïs, très colorés. Surtout avec du rouge. Et des perles dans le bord de leurs oreilles ragrandies ! On voit des gazelles de Grant et d’autres de Thomson. C’est cool !! On rentre dans la réserve du Masaï Mara. En cette fin d’après-midi, la lumière est très jolie. On voit des zèbres, girafes, antilopes, éléphants, lions, gnous, buffles, vautours, et j’en passe. Un nuage de poussière, on suit. Et voilà un rhinocéros noir et son petit. Le chauffeur est tout excité ! Nous aussi !

“Jambo !” “Karibu !” “Hakuna Matata !” Ce sont les mots swahili qu’on entend le plus fréquemment, à savoir : “Bonjour !” “Bienvenue !” “Aucun problème !” Après le petit déjeuner, on va faire ce qui s’appelle du “Game Drive”, à savoir rouler dans un minibus à toit ouvert parallèlement, à travers la savane à la recherche des animaux. Il n’y a que des pistes bien sûr, et parfois on est à même la savane, vers le “bush”, à la recherche d’un léopard ou d’un guépard ! On mesure toute la chance d’hier avec la rencontre des rhinocéros ! On voit quand même des éléphants imposants, des girafes pas si grandes, des zèbres toujours aussi beaux, des lions flemmards ! On frôle la frontière avec la Tanzanie et l’on aperçoit, à quelques mètres, une petite partie de la migration des gnous, accompagnés de zèbres. Plus loin, la rivière où des milliers de gnous sont morts, écrasés ou noyés. Et des hippopotames. Cool ! Des singes velvet veulent venir partager notre repas, on les chasse ! On finit, seul dans la brousse, en face d’un coucher de soleil magnifique, avec de la bière chaude et des chips au vinaigre !!

On part à l’aurore faire un dernier “Game Drive”. On aperçoit, par chance, un guépard !! Ainsi qu’un chacal et un probable protèle dans la liste des inconnus. Et des buffles. Il y a vraiment beaucoup d’animaux, c’est incroyable. Après le déjeuner, on part direction Nakuru via le cratère de Naïvasha. Fini le pays des Masaïs, avec leur tunique rouge menant paître leurs troupeaux. Et leurs oreilles aux lobes élargis !! Route de merde. Ils dégoudronnent des tronçons ; déviation dans la brousse !! Sinon la route est mauvaise sur des longs tronçons avec pleins de nids-de-poule, on regrette presque les déviations. Et elle est large que pour une piste. La poussière en moins. Quoique !! Et il y a du trafic. Le cratère est sympa, mais petit. Au fond un lac avec une pétée d’oiseaux inconnus. Et des moustiques. Une jungle tout autour. On aperçoit une gazelle. Calme, reposant, et on repart, voit des dik-diks, des phacochères et des stupides pintades ! On fait la route pour Nakuru de nuit avec un pneu presque à plat et des phares mal réglés. Beaucoup de circulation et pas trop de goudron ! On y arrive, finalement, crevé et avec une bonne épaisseur de poussière un peu partout. Fatiguant !

Il pleut. On a bien dormi, longtemps. Aujourd’hui on part au parc national de Nakuru. Un lac bordé de falaises. C’est le repère des flamants roses, des pélicans et des girafes à pattes blanches (qu’on ne voit pas). Par contre on voit le rhinocéros blanc ainsi que des buffles, et même une hyène ! On passe une heure dans un garage pour réparer le bus qui a beaucoup morflé avec ces routes africaines. Puis on rentre. Arrivée à Nairobi à 17h00. Visite du musée du chemin de fer kenyan, un peu rouillé et mal entretenu, mais il y a de jolies photos de l’époque anglaise ! On va à la gare. Et on profite de boire l’apéro sur le quai durant les 40 minutes de retard que le train a. Le souper est servi à la voiture-restaurant à 21 heures. Classe anglaise retravaillée à la manière africaine (argenterie, deux services ; des fois il manque un couteau, ou une fourchette !!) Notre compartiment est spacieux, le train balance, mais pas trop. La lune sourit, et les nuages sont plats en-dessous !!

Je me réveille à l’aurore pour guetter le Kilimandjaro même que je me fais peu d’illusions ; il est quand même à une centaine de kil, et il fait encore sombre. Petit déjeuner (bacon, œuf au plat, toast et marmelade d’oranges amères ; je n'ai pas de cuillère) avec levé de soleil sur la savane rouge. On traverse le parc Tsavo. On aperçoit un troupeau de gazelles. Arrivée à Mombasa à 11h00 dans une moiteur incroyable. Il fait lourd, et il y a des plantes tropicales un peu partout. On trouve un chouette hôtel, style colonial. Et on part à la visite de la ville : le marché aux épices, le dédale de ruelles aux façades coloniales décrépies et le fort, érigé par les Portugais au XVIe siècle (qu’on ne visite pas à cause du prix exorbitant). On voit l’océan Indien !! Cool. Il y a beaucoup de vagues. Le soir on longe la côte, puis on va manger des “trucs” plus ou moins locaux accompagnés avec du jus de tamarin et du jus d’avocat. Spécial, mais bon !!

On quitte notre chambre d’hôtel sans fenêtre pour la gare routière. Le bus part à l’heure... pour la station-service ! Comme d’hab !! 9h20, cap sur Dar es Salaam. Il fait très moite, c’est horrible. On est liquéfié. L’acacia parasol et l’euphorbe ont fait place au bananier et au cocotier, la savane à la forêt. On passe aussi des champs d’agaves, croit-on. Les maisons sont en boue séchée avec un toit de chaume en feuilles de cocotier. Il y a des mangues et des ananas en vente au bord de la route. Frontière sans problème. Il y a même un village entre les deux postes frontières !! On quitte l’effervescence des élections kenyanes (ils sont avec des haut-parleurs sur leur pick-up, avec des affiches de leur élu et ils hurlent !! L’élection est, paraît-il, le 27 décembre - dans un mois). On arrive à Dar à 20h00, il fait nuit. Trouvons une piaule au YWCA avec douche froide et riz au poulet ou poisson !!

Ville de bord de l’eau, moite et chaude. On se fait réveiller par les corbeaux. Objectif du jour : aller à la gare (8 km) et acheter les billets de train pour la Zambie. Il y a beaucoup de monde mais on les a ! Ouf ! Gare financée par les Chinois. Ensuite, on va visiter le musée national de la Tanzanie. Bien, mais bon, on est en Afrique !! On va se promener au bord de l’océan Indien, c’est cool. Ici il y a beaucoup d’Indiens et un peu d’Arabes, et presque pas d’Européens. Il fait chaud !!

On s’est levé, avons fait les sacs, déjeuné, fait du change et puis voilà, on va à la gare. C’est le TAZARA (Tanzania Zambia Railways), style année 70 construite avec le soutien des chinois ! Il y a un peu de monde, de plus en plus, à vrai dire. Je discute de moyens de contraceptions avec ma voisine de banc, Martha-Maganga. Tout à coup tout le monde se lève, les portes sont ouvertes. Long train de 18 voitures, de 3ème : assises, de “superseat”, de 2ème : couchette à 6, et de 1ère : couchette à 4, ainsi que d’un restaurant-bar ! Il part avec seulement 15 minutes de retard, on est halluciné ! Il fait chaud et très moite, on est en nage ! On quitte la côte pour 1’800 km, jusqu’en Zambie, avec un col à 1’700 mètres. On passe à côté de la réserve de Selon, où l’on a l’incroyable chance d’apercevoir un troupeau d’éléphants !! Et plus loin des gazelles !! Excellent !! On va manger à la voiture-resto. Au menu riz ou chips et poulet ou bœuf. Varié ! Le train balance beaucoup. On rentre se coucher chacun dans son compartiment (ce n'est pas mixte !) Bonne nuit en perspective tellement ça secoue !!

Oulàlà !! J’ai bien cru qu’on avait déraillé au moins 5 fois. En plus, je dors tout en haut, donc ça balance deux fois plus. C’est très sac-à-vomi, mais bon !! On voit que c’est les Chinois qui ont aidé pour la construction de la ligne parce que le “libre/occupé” des toilettes est en pictogrammes chinois !! Bref, de la terre rouge, des champs partiellement cultivés et des bananiers autour des maisons en briques cuites (il y a le four un peu plus bas généralement). À une gare, on achète un “truc” (genre balle de tennis brune), pour le fun, à travers la fenêtre ; c’est un avocat sur-mûr. Excellent ! On passe la douane en se marrant. Le douanier tanzanien nous demande, dans la discussion, si les préservatifs sont réellement efficaces contre le SIDA. Maintenant il pleut. À grosses gouttes même. Puis plus rien. On va au resto où il y a le même repas qu’hier. Quel bonheur ! Espérons qu’on reste sur les rails cette nuit encore !!

On a moins eu l’impression de dérailler, peut-être parce qu’on était sur les deux couchettes du bas (son compartiment s’étant vidé, j’ai pris mes affaires et m’y suis installée) et que l’on ressent moins le tangage, ou peut-être que les rails zambiens sont en bon état ! Mais il faut dire aussi qu’on a rarement autant vu de carcasses de wagons au bord des voies (renversées sur le côté !!) Peut-être parce qu’ailleurs on les a débarrassées !! Grandes préoccupations !! Arrivé à New Kapiri Mposhi 15 minutes en avance ! Exploit ! On va à pied à Kapiri Mposhi. Il n’y a pas de train pour Livingstone avant demain, croit-on savoir. On prend un taxi collectif 10 places à 14 avec les bagages. Le chauffeur roule en roue libre et au bout de 10 min, il s’arrête pour remettre de l’huile. Ça promet !! 30 km plus loin, on change de bus. Et tout va très vite : on arrive à Lusaka, prenons un taxi pour l’autre gare routière et sautons dans un bus (vrai cette fois !!) pour Livingstone. Juste le temps d’acheter un beignet aux patates ! Arrivée à 22h30. Il pleut à verse. Nous trouvons rapidement un hôtel pas trop cher. Epuisé, on sombre.

Pris un copieux déjeuner et on va à la gare voir si par hasard il y a un train qui traverse la frontière. Vraisemblablement pas ! On va visiter le musée du chemin de fer zambien (Rhodesian Railways). Intéressant mais pas très bien entretenu. Bon, on s’y attendait aussi. Un gars nous parle du temps de la colonie ! Pas si loin tout ça ! Ensuite on va faire les courses, car du côté du Zimbabwe c’est l’inflation gigantesque il paraît. Prudence. Puis on chope un minibus jusqu’avant la frontière. On marche, comme tout le monde. À la douane le gars tamponne en regardant à peine. On marche sur le pont qui est sur la faille devant les chutes. Mais on ne voit pas grand chose, juste que c’est très profond. L’autre douanier nous fait le tampon à la page qu’on veut. Très poli, en plus. On marche jusqu’à Victoria Falls. On fait du change, mais pas beaucoup puisque demain ça vaudra moins ! On se fait avoir avec des billets à ordre périmé ! Comme des bleus !! Ça fait chier mais ce n'est pas grave. On achète nos billets de train. Demain c’est complet. On dort une nuit de plus. On croise une famille de phacochères !! Au milieu de la place, à brouter, l’aire de rien. On se marre.

On se fait réveiller, comme tous les matins, par les hélicoptères qui survolent les chutes ! Mais quel potin ! On va au supermarché. C’est vide. Incroyable ! Comme dans “Good Bye Lenin” ! Il y a beaucoup du même produit, mais les trois quarts des rayons sont vides. Et les gens achètent beaucoup du même article. C’est réellement fou ! On voulait de l’eau mais c’est à 1,5 $ le demi-litre ! On purifiera l’eau du robinet. Donc, les mains vides, on va aux chutes. Un bruit qui vient des profondeurs, une fine bruine et l’incroyable vision des cataractes qui se déversent dans cette faille ! Magnifique. On longe la faille dans une véritable forêt tropicale, même qu’à certains endroits il pleut ! Gigantesque, malgré le fait qu’il (paraît) n’y a pas beaucoup d’eau. Mais il y a des volutes de vapeur quand même ! Le lendemain, il n’y a pas grand chose à faire si ce n’est attendre. Le matin on retourne sur le pont, entre les deux frontières. C’est quand même impressionnant. La largeur totale des chutes est d’environ 170 mètres et la hauteur moyenne est de 95 mètres ! Le pont relie les deux côtés de la gorge dans laquelle le Zambèze s’engouffre après les chutes. À midi on va manger dans le resto le moins cher de la ville, et c’est encore assez bon ! Au début de l’après-midi on va visiter un aquarium. De grands bassins d’espèces locales. Très intéressant. On retourne à l’hôtel, passer le temps assis sur la pelouse au bord de la piscine (!). C’est long. On va à la gare. Attendre encore un peu. Le train part presque à l’heure, on va à la voiture-restaurant manger de l’ugali et des haricots bouillants avec les mains. Nourrissant !

Ce matin au réveil on apprend que notre train à environ 3h30 de retard !! C’est loupé pour la correspondance ! Douce utopie !! Notre compartiment est magnifique. Boisé, avec des miroirs marqués “RR” pour Rhodesian Railways, des aérations sur le toit, un lavabo avec l’eau courante, c’est très “colonie anglaise” tout ça. À Bulawayo on va vite visiter le musée du chemin de fer. Bien entretenu. Un gars nous fait monter dans toutes les machines et tous les wagons. Sympa. Ensuite on trouve un minibus “entassé” qui nous conduit à la gare routière. Il paraît qu’il y a régulièrement des départs pour le Botswana entre 13h00 et 17h00. On a l’équivalent de 10 dollars en poche. Changé au noir c’est 1 pour 1 million, au cours officiel c’est 1 pour 30’000. Comme on n'est pas fou, ça va ! La monnaie a perdu 3 zéros en 2006 déjà ! Le bus part à 17h00. On doit bien être une centaine là-dedans. Juste avant la frontière, on change de bus avec celui qui vient en sens inverse. Spécial ! Encore moins de sièges (68 contre 75 !!). À la frontière il faut faire la queue, il y a tellement de monde qui sort du pays. Il y a pleins de bêtes bizarres qui perdent leurs 4 ailes ! Arrivé à Francistown, le chauffeur coupe le moteur. Tout le monde reste là pour dormir. Nous on va chercher un hôtel. Tout est plein, on reste sur un banc dans la cour du tribunal. Mais au moins au grand air !!

Inutile de préciser qu’on n'a pas beaucoup dormi. Allongé sur le banc à 2 heures, réveillé par la pluie à 4 et par les habitants à 6 !! On se déplace vers la gare, histoire de voir s’il y a un train. Comme on est un peu tôt, on attend ! À 8 heures les magasins ouvrent : on peut enfin chercher de quoi se nourrir (les magasins zimbabwéens étaient vraiment vides !!). Vers les 9 heures le guichet ouvre et, comme on l’attendait, il n’y a pas de train (seulement ce soir, nous dit-il). On décide d’aller à la capitale en bus. Il part dès qu’il est plein, c’est-à- dire très vite. Six heures de bus plus loin, ainsi que le tropique du Capricorne passé, on arrive à Gaborone. Ville vaste avec des immeubles de verre au milieu de la brousse. Centre-ville condensé en une petite rue piétonne, quel bonheur ! On trouve un chouette B&B pas trop loin. Crevé, on sort faire des courses, histoire de manger et de visiter la ville un petit peu. On profite de prendre un peu de temps pour faire la lessive, ranger correctement toutes nos affaires, manger, ... Il n'est pas 20h00 qu’on va se coucher !! Demain, si tout va bien, un autre passage de frontière, le dernier, avec l’Afrique du Sud. Enfin !!

Bien dormi ! Ce que ça fait du bien ! Réveillé aux aurores, rangé le sac puis direction la gare. Le train, à l’horaire, est à 6h10, mais il arrive avec bien une heure de retard et reste à quai en tout cas trente minutes. En plus il ne va pas super vite. Mais l’avantage c’est qu’on a de la place. On est en 3e ; la miss du guichet en était hallucinée ! Arrivée à Lobatse vers les 10 heures. Vite mangé un “meat pie” à on-ne-sait-pas-à-quoi-mais-pas- qu’à-la-viande. Puis gare routière pour un minibus pour l’Afrique du Sud. Manque de bol, on est les 5 et 6ème passagers et il faut attendre jusqu’à ce que ce soit complet. C’est-à-dire 15 ! On part vers midi. Passage de la douane sans soucis et arrivée à Mafikeng en début d’après-midi. On visite le musée qui retrace l’histoire de la ville. C’est un peu le fouillis. Il y a deux vitrines sur la naissance du scoutisme. D’ailleurs leur centenaire était en 1997 (chez nous c’est cette année - 2007). Marrant. On va chercher les billets de train pour demain et, grâce à leur système de réservation, après-demain. Quelle joie d’être à nouveau connecté !!

Il y a quand même pas mal de blanc, et pas des touristes. Ça frappe après autant de temps. L’afrikaner est une langue débitée à la hache, mélange de hollandais et de suisse-allemand !! Vraiment très spécial. De plus lorsque c’est un groupe de jeunes noirs qui le parlent. On voit que le pays est plus riche. Il n’y a presque pas de trottoirs en terre, c’est des pavés bien mis, plutôt plat, chose assez rare. Les gens sont en moyenne plus gros, comme notre chauffeur du safari. Il y a des jeunes désœuvrés aux cheveux décolorés fumant des clopes, ce qu’on n'a pas revu depuis l’Egypte au moins. Les villes sont neuves, c’est-à-dire sans réel centre-ville, avec des routes bien goudronnées, parallèles et perpendiculaires. On part tôt ce matin jusqu’à la gare, sorte de cul-de- sac sans route pour y arriver !

Le train part à l’heure. On met neuf heures pour parcourir les 300 kilomètres qui séparent Mafikeng de Kimberley, et sans compter la demi-heure perdue à cause d’une panne ! Tout doucement quoi ! Comme dit le slogan : “Shosholoza Meyl, A pleasant experience”. C’est plutôt : “A great African experience !”. Bon, on va au Savoy hotel, construit au début du siècle passé. Joli intérieur, façade extérieur des années 70 ! On se boit une “ginger beer” avec des chips au vinaigre, avant d’aller manger. Les rues sont vides, désertes. En premier, on va visiter le musée du chemin de fer. Très bien présenté, ça change. En plus il y a le compartiment du train Victoria Falls-Bulawayo qu’on a pris !! Il date des années 40. C’est excellent. Ensuite on va au “Big Hole”, le plus grand trou creusé à mains d’hommes. C’était une mine de diamants, profonde de 1’000 mètres, creusée vraisemblablement dans un volcan. Ça s’est rempli de gravats, puis d’eau jusqu’à une centaine de mètres du bord. Autour, une reconstitution du village de la ruée du diamant en 1880-1914. Très sympa, genre Ballenberg. Avec un tram qui ne circule pas, dommage. L’après-midi on marche jusqu’au “McGregor Museum”, niché dans une magnifique vieille maison. Au passage, on en voit d’autres, malheureusement fermées. Au retour, on va chercher du “biltong”, des chips au chutney et de la “ginger beer” pour le train Transkaroo. Qui part avec déjà une heure de retard ! Ça promet !!

Bien dormi. Dans certaines gares, le train est même parti en avance ! Jamais vu ça ! Surtout pas en Afrique ! On arrive au Cap à l’heure dite. Ville avec de grands “buildings”, coincée entre l’océan Atlantique à l’ouest, la baie de l’océan Indien à l’est et un gros rocher plat au sud. On a un peu de peine à trouver un logement, étant au début des vacances d’été, mais au bout du quatrième, on trouve de la place ! Ensuite on marche jusqu’au bas du télécabine (qui se situe déjà à 300 mètres !) et on monte sur “Table Mountain”, 1’000 et quelques mètres. La cabine fait un tour sur elle-même pendant la montée. Vertigineux ! En haut c’est plat, avec une végétation spécifique. En bas, au centre commercial du Waterfront, on croise Richard ! Il nous mène à “Signal Hill” voir la magnifique vue avec coucher de soleil en toile de fond. Après une bonne douche chez lui, on va manger dans un bon restaurant. Inattendu et très sympa. La ville à l’air pas mal, malgré les recommandations de prudence édictées un peu partout. Notre rue a pleins de bâtiments du début du siècle passé. Cool.

Ce matin, on a pris le métro pour aller au cap de Bonne-Espérance. Ça n’a pas marché. À Simon’s town, on a vu une colonie de manchots. C’est excellent !! Au Waterfront, on a visité un aquarium énorme avec pleins de poissons d’ici plus des méduses éclairées à l’ultraviolet. On a fait les courses et bu l’apéro, biltong et pinot gris d’ici. On retourne à Simon’s town voire si on peut quand même aller au cap. Tout ne va pas comme il faut, mais avec beaucoup de patience, de persévérance et d’argent, on y arrive. Tout d’abord, on rentre dans le parc qui abrite l’une des flores les plus variées au monde, ensuite on va admirer la vue vers le phare. On voit des kudus et des babouins. On retourne un peu stress car on veut encore aller à Constantia, domaine viticole un peu plus loin. Un minibus nous emmène, on finit la route à pied. Le musée ferme lorsqu’on arrive. Il ne nous reste plus que la dégustation ! Et le verre est offert, cool ! On finit le dernier dehors, et on essaie de retrouver un lift jusqu’au métro. De justesse, on chope l’avant-dernier ce qui nous permet d’être à l’hôtel avant 20h00 pour réserver le taxi pour l’aéroport de demain à 4h30, ainsi que d’aller faire les courses-souvenirs. On a trop marché aujourd’hui, on est raide !

Réveil à 3h30 ! Ça fait mal. Le vol est à 7h00, mais il faut checker deux heures avant. Le taxi vient nous chercher à 4h30. Vingt minutes plus tard, on est à l’aéroport. On check, tout va bien. Pour une fois, on n'a pas oublié la paire de ciseaux dans les bagages à mains ! Acheté quelques bouteilles de Groot Constantia au “free taxe”. On n'avait pas eu le temps à la cave. Et puis on attend. Le vol part avec une heure de retard. On n'est même pas à un hublot. On fait le tour de la péninsule du cap et on va beau droit jusqu’à Munich. Altitude moyenne de 11’000 mètres, température extérieure moyenne de -50°c. Quelques désagréables turbulences. Ça va. On est, au final, pas resté croché. Arrivée à Munich, ça caille !! Pris nos bagages, puis le métro. On est attrapé par Fabien à Marienplatz. Le marché de Noël, notre plus grande crainte, n’est pas fermé ! Quel bonheur, par ce froid, de boire un bon vin chaud. Puis on va manger une bonne choucroute avant d’aller chez Fabien.

Bien dormi, au frais ! Levé, déjeuné avec le traditionnel Muesli de Fabien. On a un peu trop discuté, ce qui fait que, même en courant avec nos 25 kilos chacun, on a vu le bout du train. En plus, c’est une liaison faite toutes les deux heures seulement ! On se croirait en Afrique, une misère ! On retourne au marché de Noël boire un vin chaud. En se promenant dans le centre, on tombe sur la maison Dallmayr, vieille de 300 ans. Ils font traiteur, c’est luxe et bon. On ramène des “Schupfnudeln” (sorte de spätzlis) avec du “Sauerkraut” (choucroute) et du “Glühwein” (vin chaud). Cool. On prend le train, deux heures plus tard donc. Arrivé à Lindau où l’on a juste le temps de manger une “Weisswurst”, puis retour jusqu’à chez nous. C’est long et on est crevé.

Contents d’être rentré. Tout s’est, au final, bien passé. Tant mieux... et c'était beau !