Le Transsibérien & le Transmongolien


Un voyage à travers la Russie, la Mongolie et la Chine

La Biélorussie et la Russie



Ce voyage nous mènera tout d'abord, en forme de mise en bouche, à Minsk et à Moscou. La pièce de résistance, soit la découverte de la Sibérie, nous permettra de visiter Nijni Novgorod, Novosibirsk, Tomsk, et Irkutsk. Entre autre. Le lac Baïkal et sa nature intacte mérite quand à lui une halte prolongée.


Minsk, la gare Bien que quelque peu spartiate, les trams de Minsk n'en restent pas moins robustes Moskva Beloruskaja, gare d'arrivées des trains en provenance de l'Europe occidentale Le voyageur en provenance de Kiev ou des Balkans arrive à la gare de Moskva Kievskaja
Ouvert à partir de 1935, le Métropolitain Vladimir Ilitch Lénine de Moscou compte une douzaine de lignes totalisant près de 300 Km. Tous les jours, il transporte plus de 7 millions de passagers, soit l’équivalant de la population suisse. L’architecture de ses stations est réellement impressionnante : de véritables petits palais ont été construits à des profondeurs pouvant aller jusqu’à 80 mètres. On y descend grâce à des escalators longs d’une centaine de mètres.
   

   
Kremlin est un mot russe définissant une forme de citadelle regroupant tant le palais du souverain local que des bâtiments administratifs ou religieux. Indissolublement lié à tous les événements historiques et politiques les plus importants survenus en Russie depuis le XIIIe siècle, le Kremlin de Moscou a été construit entre le XIVe et le XVIIe siècle par des architectes russes et étrangers de renom. C'était la résidence du grand-prince ainsi qu'un centre religieux avant de devenir le siège des gouvernements soviétique, puis russe.

La place Rouge, se trouve au pied des remparts du Kremlin. On y trouve la basilique Basile- le-Bienheureux, l'un des plus beaux monuments de l'art orthodoxe, le GUM, le magasin d’état construit en 1890 et transformé aujourd’hui en centre de luxe et le mausolée de Lénine. Elle est limitée par la Porte de la Résurrection, récemment reconstruite. Ce site est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

A 100 Km de Moscou L'architecture et la décoration des villes russes, ici Nijni Novgorod, restent profondément marqués par l'URSS La décoration des grandes gares est toujours soignée. Et Lénine se croise partout ! Les murailles du Kremlin de Nijni Novgorod datent du XVIe siècle Les transports publics sont surprenants : l'infrastructure et le matériel roulant sont vétustes. Par contre, le service est fiable et efficace. Les voitures-lits des chemins de fers russes sont fonctionnelles et confortables. On y trouve des compartiments à deux ou a quatre lits, un samovar permettant de se ravitailler en eau chaude en permanence ainsi qu'un chauffage au charbon terriblement efficace. La gare d'Iekaterinburg. Pour les chemins de fers, elle garde le nom datant de l'URSS, Sverdlovsk Cette gare est l'une des plus belles que l'on puisse trouver entre Moscou et Vladivostok L'ancienne gare d'Iekaterinburg restaurée et décorée de statues rappelant son ancienne vocation Le train des enfants est exploité uniquement, à l'exception de quelques tâches sécuritaires, par des enfants Ambiance de gare entre Iekaterinburg et Novosibirsk La gare de Novosibirsk reste la plus grande de Sibérie. De là il est possible de se rendre en direction de l'Asie Centrale. L'important trafic ferroviaire local se déroule sous le regard imperturbable d'une réplique de la première locomotive utilisée dans la région La ville possèce également le plus grand édifice de Russie consacré au théâtre et à l'opéra Attente... La gare de Seyatel à une trentaine de kilomètres de Novosibirsk Une septantaine de locomotives, voitures et wagons datant de 1891 à nos jours sont exposés au Musée du rail de Sibérie occidentale Tomsk, la gare
Le tsar Boris Godounov ordonna la construction d'une forteresse pour protéger la colonie russe de la région contre les attaques des nomades. En 1604, une colline située sur la rive droite du Tom fut choisie pour implanter la forteresse. Sa construction s'acheva le 27 septembre 1604. Cette date est depuis lors considérée comme celle de la fondation de la ville. Avec la construction du chemin de fer transsibérien quelques centaines de kilomètres plus au sud, la ville perdit de sa signification, même si elle servit de refuge pendant la deuxième guerre mondiale à l’industrie soviétique mise en sécurité loin des frontières avec l’Europe.

Lors de la guerre froide, Tomsk devint une "ville interdite". Les étrangers ne pouvaient donc plus la visiter. Tomsk 7, où a été construit un centre de recherche nucléaire, était même une ville secrète mentionnée sur aucune carte. L’étonnante conservation de l’architecture traditionnelle de la ville en fait une des plus belle de Sibérie. Elle est élevée au rang de ville historique en 1970. Et la fin des années 90 voit se lever l’interdiction de visite qui pèse sur elle.

En juillet 1763, des populations germaniques principalement luthériennes mais aussi catholiques provenant surtout du sud-ouest de l'Allemagne s'installèrent sur la Volga vers Saratov à l'invitation de Catherine II. Après la révolution russe, en 1924, une république socialiste soviétique autonome des allemands de la Volga fut crée. Elle dura jusqu’en 1942, après quoi la communauté a commencé à subir les persécutions du régime stalinien qui se sont amplifiées après la déclaration de guerre de l'Allemagne nazie à l'Union Soviétique. Accusés à tort de collaboration avec l'ennemi, un grand nombre d'Allemands de la Volga fût déporté en Sibérie. Nombreux furent exécutés ou décédèrent pendant leur déportation. Les Allemands de la Volga furent réhabilités en 1964. L'ouverture des frontières en 1990 a entraîné leur émigration massive vers l'Allemagne. 50'000 allemands résident encore dans la région de Tomsk. Le centre culturel allemand de Tomsk, avec le soutien de l’Allemagne, tente de garder vivace leur culture.

Irkutsk, la gare Ploshchad Kirova et son bâtiment administratif Le train des enfants en pause hivernale
Au début de l'exploitation de la ligne du Transsibérien, les trains franchissaient le la Baïkal sur deux bateaux brise-glaces, le Baïkal et l'Angara. Les voitures et les wagons embarquaient à Port-Baïkal et débarquaient à Mysovaïa. Les tempêtes estivales et les glaces hivernales empêchaient souvent toute traversée. En 1904, pour approvisionner le front de la guerre russo-japonaise, la Russie posa des rails sur la glace, qui ne résista malheureusement pas au passage du premier train. Il fut finalement décidé de construire une ligne de chemin de fer autour du lac.

La section Irkutsk - Port-Baïkal était inaugurée en 1898. La construction de la section Port-Baïkal - Slyoudianka - Mysovaïa dura de 1902 à 1905. C'est le 29 octobre 1905 que la ligne du Cirkumbaïkal fût mise en exploitation commerciale. Entre Port-Baïkal et Slyoudianka, 33 tunnels ont du être creusés.

En 1956, le barrage de l'Angara submergea les voies ferrées entre Irkutsk et Port-Baïkal. Une ligne directe entre Irkutsk et Slyoudianka fût alors mise en service. La partie Port-Baïkal est encore desservie plusieurs fois par semaine par un train servant tant au transport des voyageurs qu'à celui des marchandises, un fourgon faisant office d'épicerie du village étant croché au convoi. En été, des courses destinées aux touristes circulent également, le paysage valant réellement le détour.

A Port-Baïkal, il est possible de prendre un bateau pour Listvianka, puis de prendre un bus pour Irkutsk.

Le bateau Baïkal repose par le fond. L'Angara, quand à lui, est toujours visible à Irkutsk.

Le lac Baïkal est la plus grande réserve d'eau douce du monde. Il est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO Le musée de l'architecture en bois, sur la route entre Irkoutsk et Listvianka
Qui a vu un village sibérien les a tous vus: c'est partout et toujours, d'un bout à l'autre du pays, la même rue longue et large, bordée de maisons basses. Ces demeures n'ont pas besoin d'architecte et, comme tout paysan russe est doublé d'un charpentier, qu'il possède une bonne hache, il a vite fait de se construire une habitation commode pour lui et les siens. Il est très intéressant de voir avec quelle adresse ces hommes manient la hache ; s'agit-il de couper une poutre, ils le font aussi bien, aussi franc que s'ils l'avaient sciée; ils l'aplanissent de telle sorte qu'on pourrait la croire rabotée.

Quand les arbres sont coupés, qu'ils sont dépouillés de leur écorce, divisés en poutres de diverses grandeurs et partagés en deux dans le sens longitudinal, les diverses pièces de la charpente ainsi obtenues sont disposées à terre à leur place respective; on pratique ensuite des entailles qui servent à les fixer les unes aux autres et l'on ajuste les diverses pièces; ensuite on fait les portes et les fenêtres. Les interstices ou les fentes sont remplis d'étoupe et la maison est prête, après qu'elle a été divisée en chambres; il n'y manque qu'un poêle et des meubles.

Le poêle est construit en briques, blanchi à la chaux et sur l'un de ses côtés on établit une plateforme, destinée à servir de chambre à coucher aux enfants, qui sont toujours prêts à préférer ce coin à tout autre, malgré les nombreuses blattes qui y ont établi leur séjour.

Ces maisons ont quelquefois des fondements de pierres ou de briques; d'autres fois elles n'en ont pas. Presque chaque habitation est entourée d'une cour close d'une haute palissade en planches, et sous un hangar sont relégués charrettes et traîneaux, tandis qu'à l'écurie un cheval et une vache se partagent la place et la nourriture. (Albert Roussy, récit de voyage en Sibérie, Journal de Genève du 18 mai 1887)